jeudi, août 31, 2006

Toujours choisir la bonne voix

Il m'arrive parfois d'écouter des stations de radio dans ma chère voiture (328.500 kilomètres au compteur aujourd'hui! Et elle tourne comme horloge. Je sais : vous vous en foutez...). Et de tomber parfois sur des émissions ou des stations sympas, intéressantes. Ou complètement nazes. L'autre jour, grâce au mode "recherche automatique de stations" de mon cher autoradio, que je ne remercierai jamais assez des trouvailles qu'il fait, je suis tombé sur la version locale (parisienne) de Radio Bleue.

Comme chacun sait, Radio Bleue est une radio qui déchire sa race grave de chez grave. Une radio beaucoup trop Rock n'Roll en fait. Ou presque. Et qu'à côté de Radio-Bleue, Skyrock c'est une repaire d'animateurs gâteux.

Ce soir là, c'était une émission "spéciale dédicaces". J'aime bien ce genre d'émission un peu con-con, ça détend mon neurone. Mais pour la station, c'est d'un assez bon rapport qualité-prix. Pas besoin d'invités qui coûtent bonbon. Un animateur ou une animatrice sachant dire 3 mots et lancer un disque. Budget réduit, émission bouche-trou à l'heure où vous êtes devant Koh-Lanta ou L'Ile de la Tentation (J'ai pas dit Lost, parce que Lost c'est hachement bien). Les auditeurs appellent, y'en a un qui est tiré au sort (semble-t-il... ou y'en a qui ose appeler, alors on se dépêche de l'attraper) et hop en direct on le met en relation avec l'animateur (trice).

Je suis assez sensible aux voix. Souvent le reflet de la personnalité. Et la voix de l'animatrice de Radio Bleue, dans l'émission du soir, est un peu suave, un peu grave, ressemblant à celle de Christine Ockrent. Une voix pas mal du tout. Un peu envoutante même.

La charmante animatrice demande toujours par courtoisie à l'auditeur qui est en ligne, avant qu'il ne fasse sa dédicace: "Comment vous appelez-vous?". Ensuite, on lui demande pour qui est la dédicace. La station appelle alors la personne à qui le disque est dédié. On demande au blaireau ou(la blairotte): "Vous savez qui vous dédicace le disque?". "Ben non". "C'est Marcel, pour vous dire qu'il vous aime". Et gnagnagna et hop on lance le disque. Et les chers zauditeurs sont contents. Ca fait de l'audience. Et là, bingo, ça ne manque pas.

L?animatrice : « Bonsoir, comment-vous appelez-vous ? »

L'auditeur: "Je m'appelle Bertrand"

L'animatrice:"C'est un charmant prénom ça Bertrand. Et que faites-vous dans la vie Bertrand?" (pour bien montrer qu'elle a capté l'information essentielle et que SON auditeur est une personne bien identifiée et unique. Ca fait partie des techniques de base en télémarketing...)

L'auditeur: "Je suis livreur"

L'animatrice:" Ah c'est bien ça livreur! Et, dites-moi Bertrand, que livrez-vous?" (la reine de la reformulation semble-t-il)

L'auditeur: "Ben je livre des salaisons"

L'animatrice: "Ah! vous livrez des salades alors !"


Voilà. Le reste est sans importance. Je voulais juste vous faire profiter de ça.

Quand j'étais petit (oui Monsieur ! hier matin !), on m'a appris à l'école un principe très simple: quand on se sait pas, on se tait.

Sinon, c'est avec ce genre de conclusions hâtives que des gens essayent de prendre rendez-vous chez le stomatologue quand ils ont des brûlures d'estomac.

Bon, c'est pas tout ça mais faut que je me dépêche de prendre-rendez-vous chez l'oculiste.

Je salue tout ceux qui comme moi, des fois, entendent une jolie voix et se disent: "ça c'est la voix d'une personne intelligente"

PS : la prochaine fois, je ne vous parlerai pas d'Harry Roselmack, qui au mois de juillet, en lisant son téléprompteur, a quand même réussi à nous vanter les mérites des « médecins génériques ». Jusqu'où ira la science ? je vous le demande !
PS2 : oui je suis tatillon et je vous merde un peu. Mais très peu quand même.

mardi, août 29, 2006

Reprise des hostilités

Ce petit titre en forme d'allusion au dernier disque de Bénabar, dont on me dit que certaines de mes lectrices (enfin... au moins une!) seraient quasiment foldingues. On dira à tes amis qu'on les aime pas...

Et bien pour moi ce n'est pas la reprise de négociations. Au contraire! Depuis que je vous ai laissés à vos examens de fin d'année scolaire et à vos vacances d'été imméritées, y'a plein de choses que je ne vous ai pas commentées. Mais valait mieux pas.

Parce que si c'est pour parler de la canicule pendant laquelle y'a des gugusses qui essayent de mettre des buts avec la tête, et que comme ils n'ont même pas assez de sous pour s'acheter des lunettes Afflelou (Alain, si tu me lis, je te remercie d'avance pour les paires de lunettes gratuites que tu ne vas pas manquer de m'envoyer), ils en profitent pour donner des coups de boule (et même que ça fait un tube après...), bref, j'ai bien fait de prendre 3 mois de vacances.

Plus sérieusement: je ne sais pas si je vous ai manqué, mais vous, vous m'avez manqué. Oui de peu, je sais.

Aujourd'hui, en ce jour de pré-rentrée, je vais vous faire part de mes activités estivales. Petite précision : la boomerang bien fraîche est un art de vivre et non pas une activité. Je tenais à le préciser, des fois qu'y aurait des tatillons qui passeraient par ici.

Bref. Histoire de "me la péter un petit peu", j'avais décider d'emmener avec moi en vacances, un livre sérieux, même qu'on dirait que c'est un livre pour le boulot. Et que d'abord je suis hachement important moi Madame. Je dois tout de suite avouer que je l'ai ouvert, j'ai essayé de le lire entièrement (203 pages écrites en tout petit, genre police taille 2 ou 3. Et encore je suis large), mais au bout de 40 pages j'ai été attaqué par un vilain moustique qui m'a refilé le chikungunya (merci Google pour l'orthographe) (Le premier qui dit que du côté de Pornic en plein été, il fait tellement froid que les moustiques portent des doudounes, je le tape). Si si, c'était bien cette maladie. Qui a fait que j'étais obligé 1) de manger rien que du très bon 2) faire des siestes bien méritées 3) surtout me reposer et surtout me reposer aussi. Et de me reposer, s'il me restait un peu de temps libre. Donc j'ai un mot du Docteur pour m'excuser du fait de ne pas avoir réussi à finir le livre en 3 mois de vacances.

Mais j'ai quand même réussi à lire les 40 premières pages de cet ouvrage très sérieux: "Pratiques de la décision", où les auteurs enseignent (avec talent) l'art du discernement, en utilisant des exemples à profusion. Et à la page 16, j'ai trouvé le petit trésor suivant :

Responsable de la distribution de produits animaliers sur le territoire national, Ségolène achète à des fournisseurs d'Europe du Nord, des produits en cuir ou en plastique. Cela va du collier pour chien aux plantes pour aquarium. Un jour, l'un de ses fournisseurs lui fait part d'un nouveau produit qui se commercialise vraiment bien en Hollande: le yaourt pour chiens. Elle revient avec cette idée et réussit à convaincre le dirigeant de tenter l'expérience. Six mois plus tard, faisant visiter l'usine, Ségolène montre du doigt une palette de yaourts invendus et périmés."Finalement, ce n'était pas notre métier" dit-elle "l'idée est bonne en soi, mais ça ne marche pas en France".

A la lecture de ce petit extrait, je me suis posé la question métaphysique suivante: soit les auteurs du livre sont des visionnaires et des analystes politiques de premier plan. Et de réussir à nous expliquer les échecs et les réussites de la politique française avec la parabole (ou métaphore???) du yaourt pour chiens, surtout le coup de la palette d'invendus périmés, ça tient de la haute voltige intellectuelle. Puis, réussir à marier Ségolène et Hollande en un seul paragraphe, alors que dans la réalité ce n'est même pas fait depuis 20 ans ! Et enfin, cette conclusion que je n'ose qualifier de « royale » : l'idée est bonne en soi, mais ça ne marche pas en France. Du Grand Art, moi je vous dis.

Soit les auteurs, non contents d'être des spécialistes des méthodes de prise de décision, sont de surcroît (oui j'ai bûché mon style durant les vacances et je vous merde) parmi les plus grands experts français en foutage de gueule, et dans ce cas y'en a 2 au PS qui viennent d'être élevés au rang d'exemple à ne pas suivre...

Enfin... tout ça pour dire qu'entre Ségolène et Hollande, on n'a pas fini de rigoler d'ici le mois de mai prochain. Yaourt ou pas.

Mais ce petit texte (juré promis, je l'ai trouvé tel quel !) peut permettre l'avènement d'un nouveau style de pédagogie : l'enseignement par l'exemple politique. A quand un livre de mathématiques sur la résolution d'équations du 14ème degré? avec comme exemple "Nicolas et Cécilia se séparent pour la 127ème fois. A quel prix seront vendues les photos de la réconciliation dans Voici et Gala, 15 jours avant le premier tour de la présidentielle?". Petit conseil pour ceux qui sont tentés par la résolution de cette équation: il faut d'abord régulariser l'équation de départ.

L'année prochaine, je ferai comme tout le monde (comme vous...), je prendrai des ouvrages sérieux: Télé 7 Jeux et Recueil de grilles de Sudoku. Ce sera largement suffisant pour mon neurone, qui, je vous le rappelle, se déclare toujours aux impôts en Parent Isolé (n'oubliez pas de cocher la case T).

Sinon, j'ai constaté que pendant MES vacances, y'avait eu moult dissipation chez un certain nombre d'auteurs de blogs dits sérieux (les blogs, pas les auteurs évidemment). Entre le concours hilarant de cartes postales chez Kir (http://kirrimearien.hautetfort.com/)), le gros prétexte d'absence chez PrincessH qui dès le 13 juillet nous annonçait qu'elle était toujours vivante (http://blog.princessh.com), le voyage outre-atlantique de Monsieur Lavomisse et même qu'il a réussi à poster depuis le Grand Nord (http://www.lavomisse.com/) et les préparatifs de migration appartementesque chez Caroline (http://www.lapetitevadouille.net/) , ça n'a pas chômé. La prochaine fois que je m'absente, je vous laisserai des devoirs de vacances. Ca fera plus sérieux. Enfin, moi je dis ça, c'est pour vous.

Allez! J'embrasse toutes celles et tous ceux qui ont vaillamment attendu mon retour (Et je les remercie de leur patience). Non Roger, pas ceux qui patientaient au comptoir. N'insiste pas !.

PS: Pratiques de la Décision - Laurent Falque et Bernard Bougon - Dunod. Il est excellent!