vendredi, février 17, 2006

N'importe-avions

L'histoire du fabuleux voyage du Clémenceau, est un excellent exemple de la haute considération qu'ont les hommes politiques pour le restant des Français. Dans l'ensemble des balivernes proférées à cette occasion, il en est une qui m'a fait beaucoup rire et qui montre à quel point la dialectique est une des armes les plus dangereuses qui soient.

Hier matin, François Hollande était interviewé sur France-Infos, et reprochait à Jacques Chirac, le retour pitoyable du porte-avions. Le journaliste, lui faisant remarquer qu'à son désarmement, en 1997, le gouvernement socialiste de l'époque s'était empressé de ne prendre aucune décision et l'avait laissé croupir dans un coin, François Hollande répondit que le gouvernement avait pris à l'époque la décision de stocker le porte-avions.

Voilà. Il faudra m'expliquer la nuance subtile. Parce que chez moi, « stocker » ça veut quand même dire « mettre dans un coin et ne plus s'en occuper ». Soit on nous prend pour de parfaits imbéciles, soit la langue française et la politique recèlent encore bien des secrets qu'il me sera impossible de percer en une seule vie. A moins que je ne fasse appel à Dan Brown. Minimum!

Je salue tous ceux qui stockent leurs problèmes au lieu de les résoudre.

6 Comments:

Anonymous Anonyme said...

Il est des choses qu'on ne peut pas laisser dire. Stocker et mettre dans un coin, c'est totalement différent: quand on stocke, on colle une petite étiquette à l'objet. Genre si tu as des outils à la maison et que tu les mets dans une boîte, ben tu vas écrire 'ouTiLs' sur la boîte. Alors que si tu mets dans un coin ben non.

Je suis certain que le gouvernement socialiste a dû écrire 'CleMenCeAU' quelque part. Sur la boîte. Ca serait quand même pas de veine si tel n'était pas le cas. Ou alors il s'agirait probablement d'un oubli.

Dans le même sujet, l'intervention de Mme Alliot-Marie sur France 2 n'était pas mal non plus lorsqu'elle a soutenu qu'on ne pouvait pas parler de 'flop' dans l'affaire du Clemenceau. Douste-Blazy était super drôle aussi sur Télématin l'autre jour.

On aimerait presque leur mettre des rires préenregistrés. Mais note que nos politicards à nous, en Suisse, ne sont pas mal non plus...

12:26 PM  
Blogger Jojo Lapin Le Roi des Malins said...

Elle a raison Madame Allio-Marie: ce n est pas un flop. C'est un blop. Un bateau quand il coule, il fait: blop... blop... blop... (je sais c'est nul. Désolé, je ne le referai plus).

En Suisse, avez-vous un homme politique (socialiste ou équivalent) qui dit:"J'ai parti à l'ile de Ré, mais je vais bientôt être reviendu"?

1:19 PM  
Anonymous Anonyme said...

Non, chez nous les socialistes n'ont jamais appris à conjuguer les verbes au passé composé.

7:47 PM  
Blogger Jojo Lapin Le Roi des Malins said...

Lavomisse> Ben vous manquez quelque chose. Nous ça nous permet d'avoir des candidats qui se retirent sur des îles après des échecs. L'Ile de Ré c'est un peu comme Sainte Hélène mais en moins grandiose. Ou comme l'Angleterre en 40. On a le destin qu'on peut!

9:23 PM  
Anonymous Anonyme said...

Qu'ils aient du poison à Ste Hélène, je le savais. En Angleterre aussi (ils appellent ça 'nourritiure').

Mais pour l'île de Ré, je savais pas.

6:03 PM  
Blogger Jojo Lapin Le Roi des Malins said...

Lavomisse> Du poisson cher ami, du poisson...

7:06 PM  

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