lundi, novembre 07, 2005

Question de vocabulaire

Il y a quelques années, un matin d'août, j'avais rendez-vous au Collège de France (si si c'est vrai! même que j'ai aperçu le labo de Pierre-Gilles de Gennes). Etant arrivé avec plus de 30 minutes d'avance, je suis allé prendre un café dans un bistrot des alentours, qui se trouvait à l'angle d'une rue, à la hauteur d'un feu tricolore de circulation . Ce jour là, l'Empereur du Japon était en visite officielle, et donc le quartier fourmillait de flics en tenue. Il y en avait notamment un au niveau du feu précédemment cité.
J'étais en train de commencer à boire mon petit noir, lorsque par la porte ouverte du bistrot, on entendit le crissement de pneus et le vrombissement des moteurs de deux voitures qui arrivaient à toute allure.
Je me mis à la porte du bistrot et j'assistai à la scène suivante...
Dans une des voitures, un homme, genre cadre se rendant à son bureau. Le deuxième véhicule, Golf rouge, visiblement sortie du 9-3, avec jantes alliage et auto-radio à fond, était pilotée par un jeune Black, la casquette Lacoste vissée sur la tête. La Golf venait de faire une queue de poisson, en arrivant au feu, à l'autre véhicule, afin de l'empêcher de repartir. Je vous rappelle que la scène se déroule sous les yeux d'un flic.
Le jeune Black descend de sa voiture, beaucoup plus vite qu'un diable sortant de sa boîte et se précipite vers l'autre voiture, afin d'en extraire le conducteur pour, non pas de lui chanter une douce berceuse, mais plutôt avec la ferme intention d'en découdre. Pressentant cela, le cadre anticipe et descend de sa voiture. Et voilà nos 2 hommes qui commencent à s'empoigner.
Là, le flic, voulant éviter que la situation se transforme en pugilat, intervient.
Et j'assiste au dialogue lunaire suivant:
Le flic : "Que se passe-t-il?".
Le cadre: "Ce jeune homme vient de me faire une queue de poisson".
Le jeune: "Oui mais lui m'a insulté au carrefour d'avant"
Le cadre:"Au carrefour d'avant, il m'a refusé la priortité"
Le jeune:"Oui, mais ça ne lui donnait pas le droit de me dire des injures racistes!"
Le flic:"Et quelles injures racistes vous a dites ce monsieur?"
Le jeune:"Ben... il m'a traité de pécore!"
Je ne savais pas que "pécore" était une injure raciste. Le Président de la République, avec ses lois sur la ségrégation, le racisme, et autres homophobies, a quand même largement oublié les agriculteurs. Il aurait du faire préciser que "pécore", "bouseux" et "péquenot" sont passibles d'amende et de peine de prison.Non mais!
Agriculteurs du 93, je vous salue bien. Parce que la loi ne vous protège pas!